LE CLAVECIN PEDALIER
Le clavecin pédalier ou clavecin à pédale se présente ainsi : un clavecin ordinaire à deux claviers, posé sur un second clavecin qui est actionné par des touches identiques à celles d'un pédalier d'orgue. Cet instrument possède des couleurs impossibles à obtenir sur un clavecin courant, à la basse surtout. Ce type de clavecin est un peu mythique car nous ne détenons que des descriptions littéraires, il n’existe aucun ancien exemplaire de l’instrument.
Le clavecin était monté de deux rangées de cordes de huit pieds et d’une de quatre pieds, et il avait une étendue de six octaves. L’un des huit pieds était au clavier supérieur, et tous les autres jeux au clavier inférieur. Lorsqu’on repoussait le clavier supérieur, on jouait sur le clavier inférieur : les deux claviers étaient accouplés mais néanmoins très faciles à jouer. Les sautereaux étaient très fins et très légers. La table d’harmonie était si épaisse qu’elle donnait l’impression de ne pas pouvoir sonner, et pourtant, elle produisait un joli son. L’intérieur des caisses était renforcé de nombreux éléments de fer, celle du pédalier en particulier, comprenait des vis en fer, notamment du côté de la queue, où la tension des cordes est la plus forte.
Le clavecin à pédalier n'a plus d'utilité aujourd'hui mais il en avait à une époque où les organistes pouvaient y travailler leur répertoire chez eux, sans devoir payer les services de soufflerie et passer des heures dans des églises non chauffées. Le clavecin pédalier a existé du temps de Bach, et dans l’Art de la fugue, le compositeur n'a pas spécifié d'instrument, on imagine que l’œuvre peut être joué sur cet instrument. Une chose est sûre, il vaut mieux être organiste pour jouer du clavecin à pédale.
Constance